Véronique Saint-Aubin Elfakir -Jardin de mots - Paris, édition Unicité, 2022
Il y a ce poème,
Jardin où tu touches terre,
Le peuplier d'un mot dévoile
son en allée incertaine,
il y a cet éclair de l'instant
dans la chute d'u fragment.
Tu prends langue
au coeur des fleurs,
rouges pivoines
d'un désir épanoui.
Il y a cette tempête
de langage
où tu cultives
l'incertain.
Traversé par la parole
fragment de mots
débris de langage
Un poème-voile
parcourt l'horizon
où d'un éclat
s'écrit la brisure.
Vers la chute des fleurs
Une lueur de firmament
derrière ton épaule
quelques absents
Tu marches au plus loin...
Au pied de la lune
Un refuge bleuté
Que tombe tous les pétales
de ta vie...
A travers nos visages
passe l'aile amoureuse
des choses.
En sa rage violette
le ciel
dans le dénuement de l'hiver
Un ébouriffé d'hirondelles
au-dessus des toits
Au jardin
une tardive rose jaune
s'effeuille
jusqu'au coeur
Jour tremblant
d'aspérité à vivre
Quand il ne s'agit que de faire passer
sous les mots
un fragment de lumière déclinant
L'arc tendu du passé
devient un avenir rejaillissant
sur les concrétions du passé
Nagori/nostalgie
Quelques sédiments de sable
Pruniers en fleurs
Nagori
mémoire de ce qui passe
nuage poétique
effilochant le temps
ressac où vibrent les saisons
Nagori
nommer ce qui a été
le mot-mémoire d'une saison finissante
L'obscurité est un paquebot
sur un pas de porte arrive
un franchissement bleu
Embarqués jusqu'aux rivages incertains
l'écume du souvenir
Nous inventons la clé de nos délivrances
dans la saveur du monde...
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