Nom nomade




 


La langue est notre mirage tournant autour de l'inaccessible objet pour écrire quelques paroles de sable et de vent... Elle trace ainsi, en son intensité furtive, les contours d'un manque qui donne forme à notre désir. De cette vraie vie toujours absente, restent la création, le mystère. Nous croyons saisir l'ineffable frontière mais elle est toujours ailleurs.

Que tout finisse seulement en évocation...comme si nous n'étions là que pour dire. Le nom est notre seul guide pour éclairer ce qui nous déchire et nous éblouit : pétales, ailes, tendresse, séparation, présence, perte, quelques insignes de beauté au sein de la douleur. Ainsi, de la parole surviendra peut-être le chemin d'un métamorphose



Beauté fulgurant l'existence,

Chaque moment est extase de finitude.

Du manque à vivre,

au reste à dire,

l'univers est cette langue oubliée,

oraison de nos voix brèves,

adossés à l'impossible.


Mots à la racine fragile,

soleils nocturnes de l'illimité

sur la pierre du temps,

je m'étoffe en vous,

semeurs infatigables




Sur un parchemin de soie se déroule, indéfiniment

le mot indéchiffrable, miroir de l'univers.


A travers l'infini d'un trait, le vocable se rêve

vision, fulgurante de l'éclair, lignes de faille et d'ardeur

dont le texte ne forme que l'éclat d'une brisure.


De ces fragments disjoints, chaque être réuni

forme la vérité de l'ensemble.


D'âge en âge, il n'y aura toujours qu'une seule

première fois, à chaque parole retrouvée....








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