Mon petit carnet de poésie en voyage à Sète




 





"Un châle
Un éventail
Coffret de cèdre
Aux senteurs étourdies
souvenirs
Quelques photos
Oubliées
Fraicheur des soirs d’été
Des poèmes jaunis
Feuilles sèches
Emportées par le vent
Une vie"




Poème inédit - Copyright Véronique Elfakir




 




"Beau que c'est beau, mon dieu, le monde :

des verres d'eau par myriades
lavés de frais, essuyés depuis peu
brillent le long de la plage.
De partout je bois du bleu, mon fils,
mais je n'en suis pas encore ivre."


"Arrête de pleurer. On a pour nous douze couleurs.
Le temps se perd avec les oiseaux, s'en revient avec le soleil.
Quelle peine si l'ombre des feuilles du platane tombe dans l'eau,
la racine pleure de joie en remontant
deux petites corbeilles de fleurs à chaque branche.
Les fleurs pleurent en mourant, diffusent leur parfum
dans le fruit, ou dans les mains de cette femme
ou dans le souffle du chant, sur les joues de la lune."


Orangers et citronniers
oranges sauvages, parfums,
grâce blanche dans la lune
et le rythme de la danse
du vent.
Le rivage est plein d'étoiles
ton tablier est comblé de fleurs.


Yannis Ritsos - Les jeux du ciel et de l'eau - édition Doucey




 

J'ai beaucoup aimé ce recueil aux édition des Lisières


"Matin petit
femme jardin
pas à pas
dans l'herbe
graminées
ombelles
épillets
ne rien oublier"

"Ramasser une pierre continent
sur l'épine du mont
voir des têtes d'arbre
dans le ciel saphir
avancer
noir humus
prendre un peu de brume
sur le sentier des buis
les feuilles safranées
accompagnent tes pas
silencieuse sereine
s'éloigner du monde"


"Tu te fais vie sous une pluie d'or
tu donnes
pulsion
ventre bleu miel
ta création est ton empreinte
retenir garder
précieux grains de poussière
particules
échantillons de don
traces d'espoir"

Laetitia Gaudefroy Colombot - La musique du vent - Editions des Lisières - 2022
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Parution de mon dernier recueil, Instant d'être, aux éditions Ubik art, illustration de couverture Virginie Guidée. Disponible sur le site de l'éditeur








 Festival Voix vives  2024 (Sète)



Des rencontres, des émotions, du partage et des lectures à chaque coin de rue...











Sapho : la marraine du festival













 

Les poèmes de Marie Faivre




Ce soir,

Le mur est en hiver

Il semble vide

Miroir des saisons passantes 

Miroir de nos vies en voyage 

Un instant de pause

Le Chant vient vers nous

traverse le silence

la maison en accueil

Tout devient limpide

par l'escalier du poème 

qui s'écrit sur le mur

Entre la nuit

Et le temps des roses.









Les robes paysages
Voyage onirique
A ma mère
Quelque chose de ses robes d'autrefois
Continue à traverser le temps
De ses mains de couturière et d'eau vive,
Elle faisait naître des robes paysages
Le vent jouait à les faire tourner
La joie dénouait les attaches
vers le large
Aujourd'hui,
Enfants des paysages,
Les chemins continuent à nous parler.
Le soleil sur ta peau
Dessine des plages de sable chaud
Les jours de pluie,
Les rivages de ton corps
Se fondent avec les nuages
Tous les paysages sont ma famille
Ils évoluent, et se réinventent
Tant et tant. que j'ai parfois peine à les suivre
Au silence d'une clairière
L'encre bleue remonte de la mer
Avec cette force qui n'est pas la mienne
Le poème continue à s'écrire
Le paysage à lui seul
Devient une Présence
La robe qui habille son âme
Par un fil d'amour et de nostalgie
Continue à porter nos rêves,
nos fraternités

Copyright Marie Faivre


 

 

 

Un poème de Hamid Ben




Passer tel le nuage

Puis aller mourir là-bas dans le silence

Vers les lueurs dorées du crépuscule 

Genèse d'un poème,

Porteur d'espoir et d'ouverture

Voyez-vous, on ne force jamais la floraison d'un poème,

Comme la rose, quand c'est le moment, elle resplendit

Rappelez-vous au tout début,

Je vous disais; je ne suis que mes mots

Vous l'avez peut-être, maintenant, éprouvé

Vrai, la sensibilité a son versant d'afflictions, de larmes

Mais nous fait tellement présents à cette vie,

Pleinement humains

Nous nous devons, coûte que coûte, 

De fleurir l'arbre de l'espérance...

.



Copyright Hamid Ben


Ce très beau et lumineux recueil de Marc-Henri Arfeux intitulé Yoga Randas Mantra, nous décrit en quelque sorte le voyage poétique et spirituel d'une âme en quête d'elle-même en traversant la vie et le monde dans un style si épuré et vibrant en ce qu'il célèbre la beauté de l'infime, qu'il touche presque à la transparence diaphane de cette quête des cimes. On y revient, on le médite comme une source où s'abreuver. J'y associe cette photo qui représente la maison de l'ermite et son jardin des simples au pied de La Chapelle des Auzils à Gruissan et son cimetière marin. Un lieu chargé de paix pour moi.





"Il est assis dans le jardin du simple,
Avec seulement le ciel et ses feuillages
Pour écouter,
Regardant l'hôte, sans formuler un mot,
Sinon le bourdonnement de l'âme
Hantée de fleurs.
Il est flexible et tendre
Ainsi qu'un cerisier lustré par l'air
Qui le délivre des rochers (...)
Puis ayant bu le petit lait de l'aube
Il dit :
le figuier du silence est bougie
Veille en lui l'unique."
Assis dans la maison de son parfum,
Tu assistes à ce monde et rejoint son ailleurs
Sur l'autre bord de la beauté,
Ainsi qu'un papillon traversant l'âme
Du torrent vertical
Ouvrant l'amour,
il dit au papillon
Qui sommeille en l'ami :
Commence par écouter
le moindre brin du monde,
la vitre dépolie des voix,
Une question seule appuyant son échelle
Au flanc mouvant de l'air,
Le fin glissement de la poussière aux angles de cristal
Que tu nommes Ici,
La floraison de l'inutile et du très parfait rien
Qui aime
En ce jour d'hiver
Aussi fragile et pur que l'altitude et son danseur
Ton âme est un petit savon
Dans la lumière, dit-il
En traversant les heures.
Lave-le de lui-même
En lui-même
Et encore,
Jusqu'à trouver son âme.
La très légère et nue beauté perdue des heures
Scintille
Entre les doigts du monde.
Sais-tu que toi aussi tu es un chant ?
Dit-elle à l'étranger ?
Alors, il se souvient qu'il n'est
Personne
Et parle amoureusement à tout pétale
Un frêle instant cristallisé dans la lumière,
Aux papillons qui volontiers l'embrassent,
Même à ses ongles mis en poudre
Au mortier de l'errance,
Autant de fines et douces offrandes
En pluie d'atomes,
Comme le parfum nocturne des tilleuls
Réveillant l'âme
"Toujours la neige
improvisant la neige.
Des vitres entourant l'aube et l'invisible
Fleurit la solitude.
La main gantée de brume frôle en silence.
Mais n'es-tu pas toi-même
Un cerisier défleurissant ?
Dit-elle, à tout vivant qui l'interroge.
Sur le tapis de l'abandon, tous les pétales,
Une seule ondulation tranquille,
Obéissant à l'air qui les déplace
Et les redistribue
Par le damier du monde."
Marc-Henri Arfeux -Yoga Ramdas Mantra - éditions unicité


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